La gardienne du musée londonien d’objets sexuels, Deborah Sim, fait vibrer les cordes sensibles des visiteurs en racontant d’anciennes tragédies sexuels (s’en produit-il encore de formidablement sexy ?) Parmi les objets sexuels exposés dans ce mini-musée localisé au Horse Hospital dans le quartier de Bloomsbury, vous découvrirez une tresse de cheveux blonds, réplique du fouet des prostituées romaines, une collection de fouets et jusqu’aux clous d’une fameuse vespasienne où les gays venaient s’enivrer de senteurs, dernière de ces toilettes publiques à avoir été détruite. On s'attendait à mieux de la part du pays où est née la série Chapeau melon et bottes de cuir. Dommage que les Anglais, peut-être honteux de leur réputation d’adeptes de toutes les perversions - dont le fameux vice anglais (coups de canne et coups de fouet) -, n’aient pas opté pour des scénographies plus kitsch, à l'image des Néerlandais qui ont sonorisé leur propre Sex museum de cris (féminins of course) de jouissance : un homme, un vrai, ne geint ni de plaisir ni de douleur.
Face à la gare centrale d’Amsterdam, le musée appelé le « temple de Vénus », rivalise en mauvais goût le nouveau musée exotico-historique de Patpong à Bangkok, ouvert dans l'ancien quartier des bars à filles. Classieux et prétentieux, le MoSex newyorkais tout près de Washington square présentait des expositions jusqu’en 2021. La dernière, « Du Porno chic à la sexe positivité des années 1960 à nos jours, avant-garde, marketing et scènes scandaleuses au cinéma » démontrait hélas, à travers la présentation d’une sélection d’œuvres esthétiques, à quel point le sexe est devenu muséable dans un pays où la liberté sexuelle n’a été qu’un feu de paille, éteint depuis belle lurette. On se prend à regretter les cinq étages de feu notre Musée de l’érotisme à Pigalle, haut lieu du sexe au pays de l’amour, avec ses vitrines qui contenaient l'immense collection hétéroclite d'objets dont des artefacts artisanaux et primitifs de Joe Kalifa, propriétaire de peep-shows rue Saint-Denis, la collection d'une vie, aujourd’hui dispersée faute de subventions. On peut encore s'illusionner devant les petites vitrines d'objets sexuels (à vendre) de la Librairie Humus, à Lausanne, qui rappelle ce bon vieux temps.
Galerie du mois : vitrine d'objets sexuels à vendre, dans la librairie HumuS, 18bis rue des terreaux, Lausanne, Suisse, tenue par Michel Pennec, ancienne galerie HumuS créée en 1988 par Michel Froidevaux.
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